Egalité ou Equité ? Si cette question se pose en permanence aux structures chargées d’une mission d’intérêt général, elle prend désormais une acuité particulière pour les services interentreprises de santé au travail du fait de la pénurie croissante de médecins du travail.
L’efficacité commande alors de privilégier les actions les plus en rapport avec leur mission spécifique et à mettre l’accent sur la prévention primaire, ce qui conduit à déterminer des priorités tant pour les actions en milieu de travail que pour les examens médicaux.
Pour les actions en milieu de travail, l’accent semble devoir être mis sur l’aide à l’évaluation des risques dans les TPE et PME. Dans ce domaine, d’autres intervenants en santé au travail (IPRP et assistants techniques) peuvent très utilement compléter, voire compenser, les actions en milieu de travail que les médecins du travail peuvent de moins en moins souvent assurer.
En ce qui concerne les examens médicaux, certaines populations doivent être suivies très régulièrement. Il en est ainsi des salariés exposés aux risques professionnels les plus importants et des populations les plus fragiles, que cette fragilité soit liée à un état physiologique, à une pathologie ou à un handicap permanent ou temporaire. Certains examens tirent leur importance du fait qu’ils se situent à des moments particuliers soit de la vie professionnelle (embauche, changement de poste), soit du parcours de santé (visites de reprise). Les examens à la demande du salarié, de l’employeur, ou du médecin du travail lui-même, ainsi que les examens de pré-reprise doivent également être privilégiés en particulier pour éviter la désinsertion professionnelle.
Enfin se pose la question de la délégation des tâches pour les activités cliniques. Aller plus loin dans cette logique suppose des aménagements de la réglementation et des règles déontologiques. Il pourrait alors être utile de s’inspirer d’une réflexion de la profession, conduite au sein des Commissions Médico-Techniques, et des résultats de conférences de consensus permettant l’élaboration de protocoles de suivi validés par la Haute Autorité de Santé.